Les Fièvres hémorragiques virales (FHV) et une pandémie grippale due à un virus mutant présentent
globalement un certain nombre de points communs, au sein des
maladies infectieuses émergentes et réémergentes .
Fièvres hémorragiques virales
Ce sont des
infections virales, aiguës, dont l’expression clinique initiale peut
présenter des similitudes ; elles peuvent être hautement létales ;
les moyens de prévention vaccinale sont très limités (uniquement
contre la fièvre jaune) jusqu’à la mise au point d’un nouveau vaccin
grippal ; les traitements curatifs sont quasi inexistants pour
les FHV et d’une efficacité non documentée, quant à la réduction
de la gravité et à la diminution du risque de décès, pour les antiviraux
de la grippe actuellement disponibles.
Les patients atteints de ces infections seraient initialement, pour
la plupart, des suspects chez qui il conviendrait de mettre en œuvre
les examens complémentaires adaptés en vue du diagnostic.
Pour la plupart, ces infections sont considérées comme hautement
contagieuses. Ce sont des zoonoses ; certaines sont susceptibles
de transmission interhumaine et présentent un risque nosocomial
pour les autres malades et surtout pour les personnels de santé.
Le diagnostic de certitude nécessitant un délai de réponse, des
mesures de sécurité doivent être prises entre le moment de la
suspicion clinique de l’infection, dont les critères sont à définir,
et celui où le laboratoire confirme ou infirme le diagnostic.
Ces mesures de sécurité impliquent un isolement technique et
géographique. Elles imposent que l’ensemble des procédures de
transport et d’isolement du patient et des personnels soient anticipées, connues d’équipes entraînées amenées à les mettre en
œuvre en situation d’exception, et que ces lieux d’isolement soient
répertoriés et équipés.
Les examens biologiques pouvant apporter la preuve de l’origine
de l’infection sont des examens spécialisés, non réalisables
dans tous les laboratoires. Pour certains (FHV), il s’agit d’examens
faisant appel à des techniques très spécialisées.
Les conditions de transport et de traitement des prélèvements
posent des problèmes de sécurité pour les personnels des laboratoires.
Ces infections sont des maladies initialement importées : à ce
titre, les cas suspects en provenance des zones où sévissent des
cas authentifiés doivent pouvoir être identifiés, et leur prise en
charge bénéficier d’un système d’alerte épidémiologique efficace.
Ces infections virales, très médiatisées, sont à même de réveiller
les peurs ancestrales des grands fléaux sociaux. Elles peuvent
engendrer des situations d’alerte ou de crise que les pouvoirs
publics auront à gérer. L’information et la communication vers les
professionnels de santé et les médias se révèlent essentielles et
doivent être prises en compte.
Un point majeur qui distingue les FHV d’une grippe à virus mutant
est le nombre de personnes susceptibles d’être atteintes. Autant
le risque d’épidémie de FHV est quasi nul en France métropolitaine
à partir d’un cas importé, autant le risque de diffusion de la
grippe dans la collectivité est majeur, en l’absence de moyens de
prévention adaptés.
La prise en charge de patients atteints de FHV (cas isolé ou nombre
limité, en principe) ou bien de patients atteints de grippe à virus
mutant (nombre important) peut nécessiter des choix dans les
moyens diagnostiques ou thérapeutiques, dans les décisions
d’hospitalisation ou non (grippe) qui ne relèvent pas uniquement
de critères médicaux, mais éthiques.
Les mesures de prise en charge concernent non seulement les
malades, mais également les personnels des laboratoires (de
structures spécialisées ou d’établissements de soins) travaillant
sur ces virus hautement contagieux et qui seraient soumis accidentellement
à une contamination, pouvant être massive, par des
agents pathogènes.
Elles intéressent encore les personnes au contact d’animaux
de compagnie (importés légalement ou clandestinement) ou d’expérimentation.
Elles seraient applicables devant tout phénomène épidémique
d’allure infectieuse dont la cause ne serait pas connue dans des
délais normaux. La question de l’origine, naturelle ou provoquée
(bioterrorisme), serait alors posée.
De nombreuses bactéries, virus
et toxines, ont été mentionnés dans la littérature comme pouvant
être utilisés en tant qu’armes biologiques ; les principaux sont
Bacillus anthracis (charbon), Yersinia pestis (peste), les pox virus
(dont la variole), Francisella tularensis (tularémie), certains virus
des fièvres hémorragiques, dont Ebola, et la toxine botulinique.
Ils ont pour caractère commun de pouvoir être dispersés facilement
par aérosols de particules et d’être inhalés.
La voie respiratoire
est le mode privilégié d’utilisation de ces agents, même
si d’autres voies sont possibles : contamination orale par pollution
intentionnelle d’eau et d’aliments, voie percutanée. Certains agents
ont un fort potentiel de transmission interhumaine (peste pulmonaire,
variole, certaines fièvres hémorragiques virales). La mortalité
peut être élevée, et ils ont pour effet de susciter la panique
et des perturbations sociales au sein des populations atteintes.
Commentaires: 0
Enregistrer un commentaire