DIABETE INSIPIDE : ETIOLOGIE ; SIGNE CLINIQUE ; DIAGNOSTIC ; EVOLUTION ; TRAITEMENT

 I.DEFINITION : 

   Le diabète insipide est une affection caractérisée par l'excrétion de grandes quantités d'urines très diluées, qui ne peuvent être réduites par une réduction de l'apport de liquides. Il résulte d'une incapacité des reins à concentrer les urines. Le diabète insipide est dû à une déficience en hormone antidiurétique (HAD), on à une insensibilité des reins à cette hormone. 


II.ETIOLOGIE : 

Les causes du diabète insipide sont le plus souvent acquises. 

Le diabète insipide central : 

Le plus fréquent, peut être avoir des causes multiples : 
- Séquelles de traumatisme crânien ; 
- Interventions neurochirurgicales (cranio-pharyngiome, métastase de cancers bronchique, mammaire, colique) ; 
- Infectieuse : méningite, encéphalite, tuberculose ; 
- Affections diverses ; maladies du système (collagénose) avec localisation hypothalmo-hypophysaire ; - Idiopathiques (sans cause retrouvée) correspondent à une maladie familiale (congénitale). 

Diabète insipide néphrogénique :

peut être : 
- D'origine congénitale (héréditaire) ; 
- Secondaire à certaines maladies rénales chroniques (pyélonéphrite, myélome, amylose…) ; 
- Iatrogène (sels de lithium, aminosides…). 

III.CLINIQUE : 

Signes cliniques :
 Le diabète insipide se manifeste par une polyuro-polydipsie. 
- La polyurie est importante, 6 à 8 litres par 24 heures parfois plus, et est surtout permanente et isolée. Ces urines sont pâles, peu concentrées, ne contiennent aucun élément pathologique. 
- La polydipsie accompagne cette polyurie. La soif est impérieuse, insatiable et ininterrompue, diurne et nocturne. Notons qu'à part cela, le patient est assez en bon état général, sauf s'il est hyperhydraté (céphalées, nausées), ou déshydraté. Chez le nourrisson ou un sujet en coma, la soif ne peut s'exprimer et la perte hydrique, particulièrement grave, risque de provoquer une déshydratation cellulaire importante, cause des lésions cérébrales parfois mortelles. 
Examens paracliniques :
Les examens complémentaires biologiques courants (ionogrammes sanguin et urinaire) sont normaux, sauf parfois une légère anémie de dilution. 

IV.DIAGNOSTIC : 

Le diagnostic du diabète insipide peut être confondu avec une« potomanie psychogène ». Il s'agit d'un trouble du comportement qui provoque un besoin impérieux de boire alors que l'appareil hypophysaire est indemne. Pour cela, il est indispensable de poser un diagnostic précis car le traitement est évidemment très différent. Le diagnostic repose sur des épreuves dynamiques. 

L'épreuve de restriction hydrique : 

Seule épreuve de valeur pour faire le diagnostic de diabète insipide. Elle doit être pratiquée en milieu hospitalier, sous surveillance stricte du poids, de la diurèse et de la pression artérielle. L'association de la déshydratation et de l'impossibilité par le rein de concentrer les urines malgré la suppression de boisson, permet le diagnostic. 

L'administration d'hormone antidiurétique : 

- Le test à la vasopressine permet de reconnaître la carence en HAD. 
Elle permet de faire la différence entre : 
  • Un diabète insipide vrai par déficit en HAD : l'administration d'HAD est efficace car le rein est indemne ; 
  • Un diabète néphrogénique : l'HAD est ici inefficace. 

L'IRM :

Est l'examen fondamental pour retrouver une cause au diabète insipide (surtout les causes tumorales). 

V.EVOLUTION : 

   Le pronostic est évidemment fonction de l'étiologie. Il est en général sombre en cas de tumeur intracrânienne. Certains de ces diabètes guérissent avec la suppression de la cause (arrêt d'un traitement par le lithium, par exemple), certains (idiopathiques) se trouvent améliorés par les médicaments modernes. 

VI. TRAITEMENT : 

   Il est fonction de la cause. Il faut dans tous les cas ne pas laisser le malade se déshydrater (apport d'eau abondante) ni s'hyperhydrater, puis essayer de l'équilibrer avec un régime peu salé. 
Le traitement de la cause est impératif s'il en existe une. 
La desmopressine est un équivalent de l'HAD dont l'action antidiurétique est puissante, le plus souvent par voie endonasale une ou deux fois par jour.

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